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« Un jour, le printemps reviendra »

 

En attendant ce jour, nous continuerons à vivre.
Nous continuerons à croire.
Nous continuerons à espérer un avenir meilleur que celui qui se dessine sous nos yeux. 

Cet avenir masqué. Celui dans lequel nos petits-enfants pourraient ne pas connaitre une vie sans cette partie de nos visages dissimulés.
Ces visages me manquent. Ces bouilles, tantôt souriantes, tantôt bourrues.
Cette liberté qui nous mettait suffisamment en confiance pour nous regarder les uns les autres.

Cette vie dans laquelle nous pouvions offrir un visage entier illuminé par un sourire et pas seulement quelques ridules d’expressions aux coins de nos yeux… Cet univers dans lequel nous ne nous sentions pas comme intrusifs lors d’un échange visuel… Dans lequel nous n’avions pas peur de mettre en danger les personnes que nous aimons, ou toute une population.

Parce que je veux croire au fait que les choses s’amélioreront, je refuse ces masques comme notre nouvelle normalité.

Je veux de nouveau pouvoir rire à pleine dents.
Je veux de nouveau pouvoir embrasser, danser, câliner…
Je veux éternuer sans faire peur.
Je veux que nos enfants, nièces et neveux puissent comprendre le monde sans avoir à deviner ce qui se dissimule.
Je veux qu’ils puissent observer les expressions des adultes à nouveau. Ces expressions tellement importantes pour leur élévation, leur éducation…
Je veux qu’ils puissent interroger leurs enseignants sans avoir la crainte de les rendre malade.
Je veux qu’ils puissent à nouveau sortir pas suffisamment habillés sans nous entendre dire « Attention, si tu prends froid, tu sais que tout sera compliqué ».

Je ne sais pas à ce jour si ce virus sera éliminé, soigné… S’il fera toujours partie de nos vies.
Je ne sais pas de quoi il est fait, de quelle manière il vibre.

Je pensais aussi ne pas savoir ce qu’il a à nous apprendre…
Et finalement… Finalement je m’interroge.
Finalement, il m’aura permis de réaliser que les relations d’amour, qu’il soit amical, familial, affectueux ou passionné, résistent et existent plus encore quand le contact des êtres aimés est naturel. Que ce contact est vital. Quels que soient notre âge, notre rang, notre vie.

Il m’aura permis de croire en la beauté d’une humanité retrouvée quand tout à coup des voisins, des groupes de connaissances ou des collègues se sont soutenus pour mieux vivre.
Il m’aura permis de comprendre que si la scolarité est importante, le monde ne s’arrête pas non plus si pendant quelques mois nos enfants apprennent de façon différente…
Il m’a fait évoluer… Sur mes envies, sur mes désirs.

Et s’il attendait que le Monde comprenne pour pouvoir se retirer et disparaitre comme il est apparu?

Et si cette « Deuxième vague » comme ils disent, est uniquement parce qu’en seulement quelques petits mois, nous avions tous oubliés nos bonnes résolutions d’avril ?…

Alors je nous souhaite la compréhension.
Je nous souhaite une consommation locale.
Je nous souhaite une visite à nos vieux parce qu’on en a envie, besoin, pas parce que soudainement la pensée de leur mort vient frapper à nos cerveaux.
Je nous souhaite des échanges téléphoniques, des visioconférences…
Je nous souhaite du partage en cuisine.
Je nous souhaite même des apéritifs desquels découleront de nouveaux idéaux.
Je nous souhaite de voir nos enfants grandir.
Je nous souhaite de nous voir vieillir.
Je nous souhaite de pouvoir appuyer sur le bouton « Pause » de notre plein gré, sans que personne ait à le faire pour nous.

Je nous souhaite un Nouveau Monde d’amour.

Sincèrement.

Joëlle