Chut, je fabrique un bébé…

Chut… Je fabrique un bébé. Et tu sais, ce moment, dans une vie, est unique.

Oui, que ce soit ton premier enfant ou que tu aies déjà vécu cet événement une dizaine de fois.

Fabriquer un bébé, c’est porter la vie, porter l’avenir.

C’est faire de son mieux pour tout lui donner.

C’est avoir l’envie de le protéger alors que tu ne connais pas encore les traits de son visage. C’est l’aimer aussi inconditionnellement que possible alors qu’il est encore invisible à l’œil nu.

C’est aussi parfois avoir des difficultés à se projeter. À réaliser.

Ou encore, pour d’autres, jongler avec des surprises et des imprévus.

Pour moi, c’est même culpabiliser par instant de ne pas savoir être ou donner plus.

Pourtant, pour chacune d’entre nous, c’est faire de son mieux.

Alors oui. Chut. Je fabrique un bébé.

Ce bébé qui a choisi de venir s’installer confortablement au creux de moi, en connaissant les états émotionnels que j’allais traverser.

Ce bébé qui me permet de me faire face. Me force à être mon premier soutien.

Celui qui me souffle à l’oreille de faire des pauses et de m’offrir la même bienveillance que celle que je me fais un point d’honneur à  apporter au monde qui m’entoure, à mes ami/es ou aux personnes qui viennent en soin…

Celui qui me rappelle à quel point prendre soin de moi est vital pour la stabilité de ma famille, de mes activités, de ma vie et pour ma sérénité, surtout…

Ce bébé qui me donne envie de le chérir, autant qu’il me pousse à continuer mon job, que j’aime tant.

Oui, chut. Je fabrique un bébé.

Mon corps est fait pour ça. Mon corps est fait pour lui. Pour ce bout de chemin que nous partageons et partagerons, aussi longtemps que possible.

Même si pour le faire, ce corps a besoin d’une autre énergie. Et surtout si pour le faire, il a besoin de tout mon amour.

Oui, mon corps a besoin de tout mon amour. Pas que mon bébé ou que son placenta.

C’est ensemble, que nous avançons. C’est ensemble que nous créons.

Mon bébé qui devient ce futur être, cette personnalité, cette nouvelle vie.

Moi qui deviens cette nouvelle personne, cette nouvelle maman même, tandis que mon corps (re)devient un lieu de protection, un cocon, un temple.

Alors chut, quand je fabrique mon bébé.

Parce que si je veux savoir ce qui est bon pour moi, je dois pouvoir m’écouter.

Parce que si tu cries à mes oreilles ce que tu penses être le meilleur sans que je te l’aie demandé, je ne nous entendrai plus.

Parce que les seuls à pouvoir donner « un grand oui » sont mon corps, mon coeur, mon esprit et mon bébé.

Chut, je fabrique mon bébé…

Et s’il y a cette question qui revient souvent : « Mais ton bébé, quand tu fais des séances, il doit tout ressentir non ? » Et bien, Georgette, j’ai envie de profiter de te répondre que d’un commun accord, nous avons fait le choix de continuer, de vivre nos soins.

Que ce qu’il se passe en séance te concerne. Que les émotions t’appartiennent. Qu’elles ne font que passer, pour nous…

Et que mon bébé, lui, est toujours bien en sécurité et au chaud dans sa bulle de lumière…

Chut, je fabrique un bébé…